Tribune d’Eric THIROUIN, Président de la FRSEA Centre-Val de Loire et de Maxime POINCLOUX, Président JA Centre
'Nos propositions pour la survie de nos exploitations doivent être mises en oeuvre maintenant !'
Les mobilisations de 2015 ont permis de mettre en évidence la situation dégradée de l’agriculture. Malgré les engagements, l’implication de l’Etat n’a pas suffi à sortir l’agriculture de l’ornière. Les mesures nécessaires à la compétitivité n’ont pas été adoptées. L’agriculture, toutes filières confondues, est plus que jamais en danger.
Le Premier Ministre a évoqué dernièrement un renforcement du plan d’urgence. Ce renforcement, certes nécessaire pour accompagner les nombreux agriculteurs en difficulté quelle que soit leur filière, n’apportera toujours pas les réponses nécessaires pour redonner un avenir à notre agriculture.
Cela fait des mois, même des années, que des solutions pérennes sont mises sur la table par nos représentants mais l’Etat ne les concrétise jamais.
Il n’est plus temps de tergiverser.
Toutes les filières : élevage, grandes cultures… sont en crise.
Pour créer un réel levier immédiat en faveur de l’agriculture française, l’Etat doit en urgence :
- financer par la TVA une baisse des cotisations sociales, afin de redonner au secteur agricole et agroalimentaire des points de compétitivité vis-à-vis des autres pays européens,
- étendre le dispositif du CICE (ou prévoir un dispositif équivalent) aux agriculteurs en individuels pour redonner un souffle de trésorerie et de la compétitivité aux exploitations sans salariés,
- achever sans délai l’instruction des dossiers PAC 2015 (doublons, surfaces non admissibles, deuxième pilier…) et les clauses de transferts DPU/DPB pour finaliser les paiements,
- appliquer l’étiquetage d’origine pour tous les produits alimentaires, y compris les produits transformés et les plats préparés pour favoriser l’origine France,
- faire appliquer la loi sur les clauses de renégociations dans le cadre des relations producteurs-transformateurs-distributeurs et les manquements à la loi doivent être condamnés,
- appuyer la mise en place d’un fonds de soutien qui serait abondé par les distributeurs, maillon terminal de la filière, pour retourner de la valeur ajoutée aux agriculteurs qui répondent déjà à des standards sanitaires, environnementaux et sociaux élevés imposés par l’État et la distribution,
- aller à la reconquête des marchés export, véritables opportunités de débouchés complémentaires pour nos filières.
L’Etat ne peut pas non plus faire l’impasse d’une mise en œuvre réelle et immédiate d’autres mesures qui répondront sur le moyen terme au manque de compétitivité de notre agriculture :
- supprimer les surtranspositions de règles communautaires, ainsi que toutes les normes et mesures - existantes ou à venir - dont l’évaluation coûts/bénéfices montre un impact économique et/ou social négatif,
- réformer en profondeur la fiscalité, afin qu’elle puisse permettre aux agriculteurs de faire face à la volatilité, en leur permettant notamment d’épargner de la trésorerie et de la réintégrer les années les plus difficiles,
- accentuer la pression politique sur le secteur de la distribution pour obtenir la transparence sur ses marges nettes.
Citoyens, si rien n’est fait, ce ne sont pas quelques agriculteurs qui vont disparaître, c’est votre droit à choisir de manger français. Et même plus, car n’oubliez pas, nos productions sont vos emplois !
Eric THIROUIN, Président de la FRSEA Centre-Val de Loire
Maxime POINCLOUX, Président JA Centre
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