Albert Charpentier, responsable de la commission environnement de la FDSEA d’Eure-et-Loir, nous explique les enjeux de la Cop 21 sur le secteur agricole.
« Après la Cop 21, un double défi s’annonce pour l’agriculture »
Horizons : L’agriculture est concernée par les négociations au sein de la Cop 21 au même titre que les autres secteurs. Quels sont les enjeux pour l’agriculture ?
Le principal enjeu est de faire reconnaître les spécificités du secteur agricole dans l’accord qui aboutira de cette conférence. Un double défi s’annonce pour l’agriculture. Dans un avenir proche, nous devrons augmenter notre production face à la croissance démographique mondiale tout en prenant en compte les aspects du changement climatique.
On présente quelquefois l’agriculture comme responsable des émissions de gaz à effet de serre, mais il faut avoir conscience que c’est un secteur qui est également porteur de solutions pour préserver l’environnement.
Avez-vous quelques exemples à nous donner ?
En production céréalière, je pense à la gestion de l’azote qui permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Puis en élevage, je pense au développement de la méthanisation qui permet d’améliorer les impacts sur le changement climatique.
Puis, à l’avenir les produits bio-sourcés prendront de plus en plus de place dans l’économie en remplaçant les produits d’origine fossile.
D’un point de vue plus syndical, quel rôle joue la FNSEA au sein des négociations ?
L’une des missions de la FNSEA est de porter un message positif auprès des politiques sur le rôle de l’agriculture pour lutter contre le dérèglement climatique en s’appuyant sur des actions et expériences déjà menées et qui ont su faire leurs preuves. Par exemple, la FNSEA doit faire reconnaître la participation de l’agriculture au stockage et au recyclage du carbone, une particularité que ne possèdent pas les autres secteurs d’activité. Puis, elle doit aussi sensibiliser les politiques sur la recherche et l’innovation qui permettront à l’agriculture de s’adapter au changement climatique.
A l’échelon plus local, quelles sont vos démarches quotidiennes qui montrent votre engagement pour lutter contre le réchauffement climatique ?
Sur mon exploitation, je suis correspondant « Nitrates moins » depuis le début de l’opération, ce qui me permet d’ajuster les apports d’azote pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Ensuite j’ai réduit le travail du sol depuis maintenant quinze ans ce qui me permet de stocker du carbone dans les sols et d’en améliorer la structure.
Nous avons la chance de produire dans un département qui est à la pointe sur les nouvelles technologies. Les futurs projets permettront d’affiner encore plus les techniques de production et par conséquent réduire les émissions de gaz à effet de serre.
au flux RSS
Pour accéder à
notre profil
603
Abonnés