Dans un contexte tendu de polémiques autour des pesticides et plus particulièrement du glyphosate, le Contrat de solutions démontre que les agriculteurs, souvent montrés du doigt, sont à pied d’œuvre pour mettre en place des pratiques plus vertueuses sur leurs exploitations, en accord avec les attentes sociétales. Éric Thirouin, président du comité de pilotage du Contrat de solutions à la FNSEA, explique cette démarche.
Quel est l’objectif de ce Contrat de solutions ?
Éric Thirouin : La démarche ne vise pas à éliminer complètement l’utilisation de produits phytosanitaires, mais bien d’en limiter l’utilisation, les risques et les impacts. Des solutions plutôt que des interdictions.
Qui sont les partenaires de ce contrat ?
E.T. : Près de quarante partenaires se sont associés à l’élaboration de ce contrat : de la recherche à la formation en passant par le conseil technique, nombreux sont les acteurs qui se sont investis dans cette démarche pour proposer un éventail de solutions le plus complet pour que chacun des exploitants puisse y trouver une/des solutions qui lui correspondent.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples de solutions ?
E.T. : Lors du lancement de ce contrat au salon Innov-agri le 5 septembre dernier, plusieurs solutions ont été présentées aux visiteurs : matériel innovant en matière d’amélioration de pulvérisation et de nouvelles pratiques, avec des drones, par exemple ; une bineuse autoguidée sur céréales ; des produits de biocontrôle, du matériel de protection (EPI) et enfin des plantes résistantes à des maladies comme le mildiou.
Le 14 novembre, la démarche fêtait son premier anniversaire. Que pouvez-vous nous dire sur l’avenir de ce déploiement ?
E.T. : Trente-cinq nouveaux sujets ont été identifiés et pourront donner lieu à des fiches finalisées d’ici début 2019. Afin de partager la dynamique entre l’amont et l’aval, une plate-forme collaborative va être mise en ligne et un forum y sera également associé.
Et l’État, comment accueille- t-il ce Contrat de solutions ?
E.T. : Les échanges avec les deux nouveaux ministres, François de Rugy et Didier Guillaume, semblent aller dans le bon sens sur le plan des discours. En effet, dans cet accompagnement les initiateurs du Contrat de solutions souhaitent davantage d’implication de l’État, avec des engagements, par exemple à travers des changements dans la réglementation pour expérimenter plus facilement les nouvelles techniques et dans l’accompagnement financier ; or, les signes actuels envoyés au travers de la loi de financement ce sont des taxes ! Si l’on veut que l’agriculture évolue dans ses pratiques il faut l’accompagner et non la noyer sous les taxes en tout genre.
EN SAVOIR + : TELECHARGER LE CONTRAT DE SOLUTION
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