Le président de la section des bailleurs d’Eure-et-Loir réagit à la baisse des fermages 2018.
"Ces indices sont le résultat d’une méthode de calcul faisant intervenir le revenu brut d’exploitation agricole (RBEA) à 60 % et le produit intérieur brut (PIB) à hauteur de 40 %. Il s’agit d’une moyenne sur cinq ans. Donc l’année 2016 plombe la moyenne jusqu’en 2020, sauf si 2019 et 2020 enregistraient des résultats extraordinaires.
Même si les loyers sont payés à Noël, ne rêvons pas trop sur la conjoncture à venir avec le réveil d’autres puissances agricoles, à l’Est notamment ou en Asie récemment.
Avant de se poser la question sur les éléments de calcul, peut-être faut-il se poser la question sur le calcul et sa pertinence ?
Le marchand de parapluie ne demande pas une réduction de loyer de sa boutique par manque de pluie, ni le loueur de ski par manque de neige ! De même, en cas de bonne saison le loyer n’augmente pas.
Le meilleur exemple de ce manque de pertinence se situe en Franche-Comté : avec un prix du lait avoisinant les six cents euros depuis quelques années, et donc de bons revenus pour les producteurs de Comté, et tant mieux, les propriétaires subiront une nouvelle baisse de leur loyer.
Si on veut que les loyers collent aux revenus des fermiers, il existe une formule : le métayage ! Formule de « l’ancien monde », à mon avis !
A l’heure de la suppression des régimes spéciaux en tout genre, il est temps que l’agriculture se montre volontaire. Le foncier a une valeur. Le fait de le louer n’est pas sans conséquences sur celle-ci. Préférons un loyer indexé sur le coût de la vie, par exemple ou sur le prix du foncier ?
L’objection est de dire que la terre est une valeur refuge, avec un prix toujours en hausse. Alors les propriétaires retraités, après un matraquage fiscal (IFI, CSG) sans parler du problème des retraites, reporté aux calendes grecques, n’auront d’autres choix que de vérifier cette valeur refuge en passant par la vente !
Les fermiers ne sont pas encore remis des difficultés de 2016 et 2017. Ils comprendront, à leurs dépens, en ces temps de coupe du monde, que pour les propriétaires : la coupe est pleine !!!
Les propriétaires ne veulent plus être la variable d’ajustement des revenus agricoles."
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